dimanche 26 janvier 2014

Petite Histoire des Sorcières



Les sorcières premières féministes ? Oui, absolument. De tout temps elles ont préservé leur indépendance et fait tout ce qui était en leur pouvoir pour s'affranchir du patriarcat. Pour cela elles ont été poursuivies, torturées, jugées, exécutées, assassinées, dans une tentative presque réussie de les éradiquer. Presque, mais pas tout à fait... Les sorcières perdurent, transmettent leur savoir, s'organisent pour faire front et garder vivace le féminin au cœur d'un monde qui peine à instaurer une réelle égalité avec le sacro-saint pouvoir masculin.

"Le féminin ne sera jamais assez écrasé car son pouvoir risque de resurgir. Là est le fantasme majeur, jamais déraciné, de l'ordre patriarcal. Ce qui expliqua l’obsession avec laquelle on a veillé à piétiner, à annihiler la sorcière." Françoise Gange

De tous temps l'ordre patriarcal a craint la prépondérance des femmes. L'avènement de la chrétienté a pointé du doigt leur rôle dans les communautés, leur connaissance des plantes et de leurs pouvoirs, leur place primordiale au sein de leurs familles, et ce bien qu'elles soient considérées comme étant le "sexe faible".  

Les sorcières étaient certes assimilées aux sage-femmes, aux rebouteux et aux guérisseurs, mais elles vivaient en général éloignées de leurs familles, à l'écart des habitants qui craignaient les retombées négatives des sorts et autres invocations. La pharmacopée des sorcières et leur science des poisons suscitaient la peur, on les savait capables de tuer tout autant que de guérir. Ce qui leur conférait un indéniable pouvoir sur les hommes. A cela s'ajoutait la croyance fermement ancrée que pour pratiquer la sorcellerie ces femmes passaient un pacte avec le Diable, s'opposant ainsi à Dieu et aux pouvoirs politiques se réclamant du divin. Les sorcières étaient accusées de pactiser avec le Diable, de forniquer et de répandre la luxure, mais également de trahison politique et de menace de mort envers ceux qui détenaient le pouvoir. 


Les médecins, tous des hommes qui utilisaient le savoir des sorcières pour progresser dans leurs recherches en alchimie, furent les premiers à les accuser et fournirent volontiers des preuves de leur vilenie. Arguant en cela que les femmes ne pouvaient détenir un savoir qu'eux-mêmes ne possédaient pas et confortant les juges dans l'idée que seules des morts violentes pouvaient venir à bout des sorcières. 


Avancer l'idée que les femmes avaient une prédisposition naturelle à la sorcellerie a ainsi permis de les persécuter en toute impunité au cours des siècles. 

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